L’histoire de ce cirque tire ses origines de l’esclavagisme. Mafate, sorcier au nom redoutable, «celui qui tue» en malgache, était le chef d’une petite communauté d’esclaves en fuite. Les hauts remparts et l’étendue du cirque permettait aux fuyards de ne pas être retrouvés.
Après l’abolition de l’esclavage, des colons blancs s’installent également dans le cirque et créent de petits villages, les îlets. Le premier créé fut Aurère. Avant la fin du XIXe siècle, deux cent familles se sont installées et ont créé les îlets de Roche-Plate, Marla et la Nouvelle.
Le nom donné au cirque « Mafate » vient d’un chef esclave marron d'origine malgache qui aurait élu domicile dans le cirque. Le mot Mafate proviendrait du malgache qui signifierait « celui qui tue ».
Mafate reste jusqu’à aujourd’hui le symbole du marronnage, c'est à dire de l'esclavage à la Reunion. Le qualificatif « marrons » donnés aux esclaves en fuite viendrait de l’espagnol « cimarrón » signifiant sauvage.
Le départ de la grimpette
La passerelle n'est pas toute jeune
Mafate est l'un des trois cirques de l'île mais ô combien grandiose par la beauté sublime de son paysage montagneux. Certains disent que c'est une île dans une île, tant le cirque est isolé. Les deux autres cirques sont desservis par un réseau routier, mais Mafate garde son coté authentique en étant coupé de toute l'île. Pour y aller, on y va plus en randonnées.
Mafate compte environ 500 habitants répartis dans différents îlets. Le cirque a une superficie de 9 500 hectares dont seulement quelques centaines sont habitées.
Tout comme Cilaos et Salazie, Mafate est un ancien cratère effondré de manière spectaculaire puisque ses remparts sont si abrupts. A partir de là, une grande érosion commença sur ces montagnes, les façonnant chacunes selon leurs compositions et laissant libre champ à la végétation luxuriante.
Les Mafatais vivent dans cet isolement et ne veulent pas de route pour desservir leur endroit, car la modernité arriverait trop vite et l'endroit serait envahit par les touristes et autres. On y va à pied, donc en fait on fait des efforts, si on veut s'y rendre. C'était un lieu connu pour le refuge des esclaves. Ils remontaient le lit de la Rivière des Galets et arpentaient le secteur. Quand ceux-ci étaient retrouvés, le fouet, le cachot, les oreilles coupées et autres châtiments les attendaient. Les « Noirs marrons » étaient en grande partie malgache. C'est pourquoi une majorité de noms de lieux dans les hauts, c'est à die les cirques sont d'origine malgache.
Aurère se niche à 930 mètres au pied du Piton Cabris. On peut communiquer avec l'îlet à Malheur par une solide passerelle longue de 40 mètres.
Aurère ,par la rivière des galets (piste)
vous passez devant le dispensaire et vous empruntez le large chemin en pente douce qui conduit au bord du rempart. Vous retrouvez alors sur votre gauche l'itinéraire qui rejoint directement sans passer par Aurère la passerelle jetée sur le Bras Bémale en direction d’Ilet à Malheur (raccourci décrit voir rando n° R50). Vous êtes alors à à une altitude de 950m et vous faites face au Piton Cabris : la descente en lacets serrés vous amène rapidement à l'îlet Bambou et quelques marches aménagées par l'ONF permettent de sécuriser votre avancée sur la rocaille parfois glissante ... Vous abordez ensuite une courte montée, un long fau-plat et vous arrivez à3CAP MINN23(650m), un endroit bien connu pour ses éboulements fréquents (et qui porte bien son nom ...). Avant de vous mettre en route, renseignez-vous auprès de la Maison de la montagne afin de vérifier que l’itinéraire est praticable car ce passage est parfois fermé (après les fortes pluies dues à un cyclone). Le passage en corniche est cependant protégé par une main courante installée par l'ONF.
A partir de cet endroit votre randonnée ne comporte plus aucune difficulté : vous continuez à descendre en "douceur" sur un sentier très roulant. Ne prenez pas le sentier fléché qui part sur votre gauche et qui rejoint la variante du GR R2 menant à Cayenne (Grand Place) au niveau de la passerelle jetée sur le Bras d'Oussy
Vous arrivez au lieu-dit SOURCE CABRIS et vous commencez à avoir une vue plongeante sur la Rivière des Galets et, au loin dans l'échancrure des gorges de la rivière, le rempart du Cap Noir (kiosque) et la Roche Verre Bouteille (voir rando n° M01). Le sentier arrive ensuite en surplomb de l'ouvrage réalisé dans le lit de la rivière dans le cadre du chantier du basculement des eaux. Le passage délicat sur des roches noires est maintenant protégé par une barrière sécurisée. Encore quelques mètres de descente et quelques marches aménagées vous faciliteront votre arrivée dans le lit de la Rivière des Galets : vous êtes au lieu-dit LA PORTE (270m) ; vous marchez depuis 1h - 1h15mn
Vous devez franchir à gué la rivière des Galets, ce qui ne pose aucun problème si le niveau de l’eau est bas, mais la traversée peut se révéler plus délicate après de fortes pluies ou un éventuel lâcher de barrage contre lequel un panneau rédigé en plusieurs langues met en garde. Vous continuez votre périple en suivant et traversant à plusieurs reprises la rivière (n'hésitez pas à mouiller vos chaussures car, à mon avis, il est plus risqué de vouloir traverser sur les galets ...) et vous arrivez au lieu-dit "L (253m) moins de 2h après votre départ d'Aurère.
A cet endroit vous retrouvez la piste tracée dans le lit de la rivière pour les besoins du chantier du basculement : le chantier actuel s'est déplacé dans le Bras de Sainte Suzanne (à votre droite) mais pour vous la sortie se fera par la piste débouchant au village de la Rivière des Galets. L'accès à cette piste est maintenant règlementée et n'est pas ouverte à la circulation des véhicules particuliers, mais il est possible de louer un 4x4 pour effectuer toute cette partie de votre randonnée, qui n'est pas la plus intéressante
LES ILETS
A la fin du 18e siècle, le cirque a été peuplé de quelques colons et, notamment, ceux que l’on appellent, à La Réunion, les «Petits Blancs des hauts» ou «yab des hauts». De nombreux Blancs désargentés, privés de terres fertiles en raison du développement démographique, des règles successorales et de l’abolition de l’esclavage, ont préféré s’installer dans les hauts et parfois dans les cirques de l’île.
À l'époque de la colonisation, certaines familles obtinrent des concessions, d'autres non, mais s'installèrent tout de même, hors la loi, pensant être protégés des représailles par les remparts et l'isolement.
En 1874, le Service Forestier voulut chasser les habitants du cirque afin de procéder à son reboisement. Nul n'avait le droit alors de brûler une branche, même morte, sous peine de voir son habitation détruite ou d'être envoyé creuser le port de la Pointe des galets. Excédés, les Mafatais parvinrent à chasser, à coup de pierres et de bâtons, les forestiers, après bien des années de souffrances.
Ulyss toujours de la partie ,pour les rando...
Une variété d'ananas rouges
Sur ces terres défrichées, les Mafatais plantent principalement le haricot qu'ils associent au maïs, aux lentilles ou encore au géranium « Bourbon ». Quelques cultures d'oignons, patates douces et piments y sont pratiquées selon l'altitude. Des fruits tels que le citron, orange, mangue ou tomate arbuste complètent les vivres sur ce sol mafatais. Très peu de vigne aussi poussent par les soins de ces cultivateurs. En complément des cultures, l'élevage en semi liberté des volailles y est pratiqué. Les boeufs, porcs et cabris y sont élevés dans des parcs. On pratique aussi l'apiculture.
Voilà un exemple de se que l'on peut faire avec le bois de goyaviers
- L’îlet à Bourse, au nord de Grand Place, est un agréable petit village auquel on accède notamment en venant de Salazie.
L'îlet à Malheur est coincé entre la Grande Ravine et une autre et se situe à 830m de haut. Il abrite une très jolie chapelle en bardeaux. Parfois la messe y est célébrée. C'est dans cet îlet qu'eut lieu en 1828-1829, un combat entre gens des bas et une quarantaine de marrons.
r
Encore un autre exemple de réalisation créé avec le bois de goyaviers
Le passage du Bras se fait sur une passerelle en gabions. Aux dernières pluies, celle-ci s’est inclinée sur le côté. Pour atteindre îlet à Bourses, la remontée est ombragée.
L’ascension se poursuit à l’ombre des filaos sur la crête et offre une vue superbe sur Mafate Nord et la ravine encaissée de Bras d’Oussy. La descente est rocailleuse et comporte des gravillons.
Nous marchons depuis 7 heures ce matin cela commence à se faire sentir.....
îlet à Bourse.
L'île à Bourse fut complètement déserté après le cyclone de 1948. Il n'a été repeuplé qu'après les travaux d'irrigation de 1969. Il compte aujourd'hui une vingtaine de famille. Une école construite en 1979.
Gîte.
Une belle école colorée et une allée de filaos vous guident vers un nouveau plateau dominant la Grande Ravine
Des efforts d'embellissement son fait dans les ilets, réalisé en bois de goyaviers
Une descente supplémentaire suivie d'une rude montée, et nous voilà au pied du Piton Carré. On nous avait conseillé de passer par le nord du Piton Carré (par le plateau de Gousse) pour rejoindre Cayenne mais on se dit que Grand Place peut être un joli îlet, donc on passe par le sud en suivant le GR.
Voilà notre randonnée s'est bien passée,nous avons eu beau temps ,fait beaucoup d'efforts ,il y a des passages assez difficile , mais nous en avons plein les yeux car s'est vraiment très très beau ,nous allons rejoindre le gîte de cayenne pour la nuit (la photo en bas à droite)
- Grand-Place.
Grand-Place se compose de : Grand-Place les Bas couramment appelé Cayenne, de Grand-Place Boutique et de Grand-Place les Hauts. Environ 130 personnes habitent l'ensemble. En 1923 fut construit l'école à cette époque la première du cirque et la seule. L'église de Notre Dame de Lourdes reconstruite et inaugurée le 18 septembre 1970. Une curiosité, la cloche de Cayenne, qui porte l'inscription " Jésus, Maria, Joseph " elle est en bronze et en fer et date de 1745.
C'est au petit matin qu'il faut décoller, au départ de Saint-Denis ou de la côte Ouest, avant que le coton des nuages ne se masse autour des sommets puis descende le long des hautes pentes.
En moins d'une minute, la mer, la ville et les hommes ont disparu. Passés les derniers champs de cannes à sucre, la Réunion sauvage défile. La lumière pure du matin joue avec les hautes branches des tamarins, s'insinue dans la touffeur de la forêt. Captivé par cette leçon de nature, le passager ne se doute pas du choc qui l'attend. Car le rebord du précipice approche, le visiteur du ciel est propulsé dans le monde géant de Mafate.
S'il est un endroit à La Réunion où la notion du temps n'est pas la même que sur le reste de l'île, c'est bien le cirque de Mafate.
Son paysage déchiqueté, où se côtoient des remparts abrupts, des enchaînements de pitons, de crêtes, de plateaux et de plaines, impressionne de prime abord. Puis, c'est la quiétude des lieux qui marque les esprits.
Découvrir Mafate, c'est pénétrer dans un havre de paix, où la nature est maîtresse et où les hommes se sont installés en fonction d'elle et non à ses dépends. Car le cirque se modèle au gré des changements climatiques : la Rivière des Galets, véritable artère du cirque le traversant sur toute sa longueur, enfle et se tarit presque selon les précipitations ; les éboulements redessinent le paysage ; la végétation change.
Aujourd'hui encore les Mafatais composent avec cette nature, adaptant leur mode de vie au relief. A Mafate, on peut prendre le temps de vivre, on s'adapte à la rudesse des lieux et on s'émerveille de la douceur presque irréelle des îlets et de ses habitants. Pour peu que l'on s'y attarde, la découverte est magique.